Le 5 avril 2018, la CG Scop organisait au Conseil économique, social et environnemental, une journée dédiée aux Scic. Alors que le rythme annuel de création nette ne faiblit pas, avec plus de 140 Scic nouvelles par an, soit un taux de croissance de 15 %, il était naturel de souligner la place que ces coopératives prennent dans le plan de développement du Mouvement.
La matin, un rassemblement interne au Mouvement, sous l’égide d’Amelie Rafael, vice-présidente de la CG Scop, a permis la mise en mouvement des adhérents, administrateurs, représentants de Scic dans les instances de gouvernance des unions régionales, et permanents, nationaux et régionaux, pour mieux partager les ambitions stratégiques et le plan de développement. Ce temps de travail a pointé l’importance d’une bonne articulation entre les actions conduites au niveau national et celles menées par les Unions régionales : mieux repérer les innovations conduites par les UR, constituer des groupes projets national/régional, politique et technique, dans les secteurs stratégiques à fort potentiel de développement, renforcer la communication sur les projets innovants et emblématiques accompagnés au niveau national et régional ,.. ont été quelques-unes des propositions avancées.
Dans l’après-midi, des réseaux d’acteurs et institutions intéressés par les Scic se sont réunis autour de la CG Scop pour partager constats et enjeux, mais aussi et surtout, rechercher des pistes de travail commun. Des témoignages dans le domaine de la santé (Alain Beaupin, Centre de santé Richerand), des centres sociaux (Caroline Ladous et Nadia Merakchi, Centre social de Saint-Denis), des sports (Bernard Amsalem, vice-président du CNOSF et de Fréderic Steinberg, Ministère des Sports) de l’agriculture (Anne claire Pignal, FNCUMA), des groupements d’employeurs ( Stéphane Pfeiffer, Centre de Ressources des GE) ont souligné la modernité de ce statut à l’heure où la participation des parties prenantes à la gouvernance des entreprises – quelles qu’elles soient - est en pleine lumière.
Les débats, qui ont réuni une trentaine d’invités, ont montré la difficulté culturelle du passage de l’association à l’entreprise coopérative, les confusions entre non lucratif et lucratif, marchand et non marchand, la nécessité de bien appréhender les enjeux législatifs et les blocages administratifs. Ils ont mis en évidence l’intérêt du rassemblement d’acteurs de filières ou secteurs différents pour confronter les problématiques, consolider des argumentaires communs et poursuivre les échanges en articulant contacts bilatéraux et multilatéraux, nationaux et territoriaux.
Enfin, un forum sur le « changement d’échelle des Scic », animé par Barbara Blin-Barrois a fait salle comble.Après un discours de Jacques Landriot, président de la CG Scop notant la dynamique « exceptionnelle » des Scic, puis la présentation par Tiana Risticevic du guide de l’Avise sur les stratégies de changement d’échelle, quatre dirigeants de Scic ont témoigné de leur expérience : Kevin Guillermin du Groupement Régional pour une Alimentation de Proximité (GRAP), Constance de Peyrelongue (Citiz), Fanélie Carrey Conte (Enercoop) et Christophe Houdebine (Urbancoop).
Si les modalités de changement d’échelle sont variées (duplication et diversification pour Grap, croissance interne pour Urbancoop, coopération renforcée et duplication pour CITIZ et ENERCOOP), tous ont insisté sur le fait que le changement d’échelle n’est pas une fin en soi mais bien un moyen de renforcer son projet coopératif. De même, les intervenants ont souligné l’importance du multi-sociétariat pour ancrer la Scic dans son territoire mais aussi, en parallèle, sur la nécessité de son animation permanente.Le sujet très actuel des indicateurs de mesure d’impact n’a pas été absent de la table ronde. Les institutions et financeurs les mettent en avant en ce moment –avec des effets utiles et quelquefois inattendus, pour les entreprises elles-mêmes, même s’il était noté l’ambiguïté de certains financeurs, intéressés par le caractère innovant du statut et des projets mais inaccoutumés à la gouvernance coopérative et freinés par l’encadrement de la rémunération des parts sociales.
Cette journée permettant la rencontre des très nombreux acteurs de la dynamique des Scic, a permis de partager des expériences et d’envisager des projets communs au service de nos entreprises et de nos territoires.